en route vers le zéro déchet
Pourquoi est-il nécessaire de réduire ses déchets ? Comment faire, au quotidien, pour limiter ses déchets et son impact environnemental ? Nous vous proposons quelques pistes.
Pourquoi est-il nécessaire de réduire ?
L’évolution des modes de vie et de consommation dans les pays développés et émergents a provoqué une hausse drastique de la production de déchets, notamment de certains plastiques que nous savons pas encore recycler.
L’élimination des déchets non recyclables est de plus en plus problématique du fait de la saturation croissante des centres de valorisation par incinération et de la saturation des unités d’enfouissement. Notre planète n’est pas extensible…
La prévention des déchets : qu’est-ce que c’est ?
Trier c’est bien car cela permet de recycler les matières utilisées pour produire nos emballages, mais consommer de façon raisonnée et jeter moins, c’est encore mieux !
La prévention consiste à réduire l’impact de nos déchets sur l’environnement en diminuant les quantités produites par les ménages et de ce fait, les quantités de déchets collectées et traitées.
La prévention peut aussi être qualitative de la part des industriels, c’est-à-dire en concevant des emballages moins nocifs pour l’environnement.
Les principes de la prévention peuvent s’appliquer à toutes les étapes de la vie des produits que nous consommons : de leur conception jusqu’à leur élimination.
En 2022, 543 kg de déchets ont été produits par habitant en moyenne sur notre territoire. Notre production de déchets ménagers diminue d’année en année, mais nous devons tous poursuivre nos efforts.
Le programme de prévention des déchets
Le syndicat TRI-OR poursuit sa politique de prévention des déchets à travers la mise en œuvre d’actions concrètes et de son programme de prévention des déchets.
Ce que prévoit la réglementation :
– Loi « transition énergétique pour la croissance verte » du 7 août 2015, avec comme principales mesures concernant la réduction des déchets : objectif de réduction de 50% de l’enfouissement d’ici à 2025, augmentation des tonnages recyclés, réduction des déchets ménagers de 10% sur la période 2010-2020, la fin des sacs plastiques à usage unique, le tri à la source des déchets alimentaires et la lutte contre le gaspillage alimentaire.
– Le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) d’Ile de France a été présenté à la Commission Consultative d’Elaboration et de Suivi (commission composée de tous les élus et acteurs du monde des déchets) en décembre 2018.
A la lecture du plan définitif, sans être exhaustif, les objectifs à atteindre se déclinent de la façon suivante :
– Dans la continuité du Plan Local de Prévention (PLP), mise en place d’un Plan Local de Prévention des Déchets Ménagers Assimilés (PLPDMA) avec une baisse de 10% des déchets produits sur la période 2010-2025.
– Harmonisation des couleurs des couvercles selon les recommandations de l’ADEME.
– Déploiement de la tarification incitative pour les déchets ménagers assimilés.
– Lutte contre les dépôts sauvages.
– Taux de recyclage de tous les emballages à 65% en 2025 et 70% en 2030 et mise en place du tri de tous les plastiques d’ici 2022.
– Collecte des déchets organiques séparés ou triés à la source.
– Baisse de l’enfouissement des déchets de 50% à l’horizon 2025.
La politique menée dans le cadre de la prévention vise à répondre aux objectifs règlementaires, tout en maîtrisant les coûts liés à la collecte et au traitement des déchets.
Comment se mettre au zéro déchet ?
Sans révolutionner complètement notre façon de vivre du jour au lendemain, nous pouvons tous modifier certaines habitudes afin de générer moins de déchets. Dans notre façon de consommer, de cuisiner, de faire le ménage… nous vous donnerons régulièrement quelques astuces afin que vous puissiez participer, vous aussi, à votre échelle, à la réduction des déchets.
Le gaspillage alimentaire
On entend par gaspillage alimentaire « Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée, dégradée».
Chaque année en France, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées, soit l’équivalent de 150 kg par an et par habitant.
Dans les ordures ménagères et assimilées, on trouve l’équivalent de 20 kg par an et par habitant de déchets alimentaires, dont 7 kg de produits alimentaires encore emballés. Au niveau mondial, 1,3 milliard de denrées alimentaires sont gaspillées chaque année. Ces chiffres donnent le vertige quand on sait que 1 personne sur 10 souffre encore de malnutrition dans le monde aujourd’hui…
Les chiffres clés du gaspillage alimentaire
De denrées alimentaires sont gaspillées chaque année dans le monde
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Des terres agricoles sont exploitées pour être gaspillées
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Des émissions de gaz à effet de serre sont liées au gaspillage
Tous au compost !
Composter mes biodéchets, c’est :
- Réduire la quantité de déchets dans mes poubelles de 30% et cela représente autant de traitement en moins pour ma collectivité.
- Nourrir mon jardin ou mes jardinières avec le compost que je produis.
- Économiser sur l’achat de terreau et sur la taxe d’enlèvement de mes poubelles.
- Éviter que mes biodéchets composés à 80% d’eau soient incinérés (ou enfouis).
- Assurer un retour au sol de la matière organique au plus près du point d’utilisation.
Les fiches pratiques de "Tous au compost !" (Sources : Réseau Compost Citoyen et Tous au compost)
Depuis le mois de juin, le syndicat propose des sessions de formation au compostage individuel. Cette formation gratuite (d’1h environ) est assurée par un Maître composteur dans les locaux du syndicat à Champagne-sur-Oise. Vous maîtrisez ainsi les principes de base du compostage.
Suite à la formation, votre composteur et votre bioseau vous sont remis (vous avez le choix entre le kit en plastique recyclé d’une valeur de 52,20€ pris en charge par TRI-OR, ou bien le composteur en bois au tarif de 25€).
Les inscriptions sur liste d’attente sont closes pour 2024. L’opération ayant rencontré un très grand succès, de nouvelles sessions seront proposées en 2025.
Le réemploi, la réparation, le don
Lorsqu’un objet arrive en fin de vie ou ne sert plus, de nombreuses personnes pensent encore systématiquement à le jeter. Pourtant, il existe des solutions pour prolonger la vie de nos objets comme la réparation, le don et la vente.
Donner, vendre ou acheter d’occasion
Donner à son entourage est le plus simple. Il est devenu très facile de faire des dons à des inconnus grâce aux sites et aux groupes qui ont émergé sur les réseaux sociaux qui mettent en relation les donneurs avec les personnes intéressées.
N’oublions pas les solutions classiques comme la vente sur les brocantes ou dans les boutiques de vente d’occasion (du type Cash Converters) ou le don aux associations et organisations caritatives. Quelques adresses proches de notre territoire : Emmaüs Bernes-sur-Oise, Cergy et Pontoise ; IMAJ à Villiers-le-Bel ; Secours Populaire Français à Montigny-Lès-Cormeilles et Saint-Ouen-l’Aumône ; Secours Catholique de Montigny-Lès-Cormeilles.
Le recours à la seconde main s’est considérablement développé grâce aux ressourceries, aux friperies, aux bourses aux livres, aux jouets ou aux vêtements et bien sûr aux applications et sites de seconde main.
Enfin, l’achat d’appareils reconditionnés se démocratise avec les sites dédiés à la téléphonie (Backmarket ; Yes Yes ; Recommerce…) et l’apparition de rayons dédiés dans certaines enseignes de la grande distribution.
Entretenir, réparer ou réutiliser
En réalisant un entretien régulier et en réparant vos meubles, vos jouets, vos appareils électriques, vous prolongez leur durée de vie et réalisez des économies en évitant de les renouveler de façon anticipée. Si vous ne pouvez pas réparer vos objets vous-même, de nombreux artisans peuvent le faire : cordonniers, couturières, ébénistes, commerçants et artisans locaux. Par exemple, le site Internet murphy.fr propose la réparation des appareils électroménagers. L’enseigne Leroy Merlin propose aussi un service de réparation par le biais de son réseau de partenaires.
Des « Repair cafés » vous permettent d’apprendre à réparer votre objet ou votre meuble à l’aide d’un bénévole, dans une atmosphère chaleureuse et solidaire.
Vous pouvez aussi détourner et réemployer un certain nombre d’objets. Avant de changer votre mobilier, pensez à le relooker ! Des ateliers bricolage peuvent vous y aider.
Emprunter ou louer
Certains équipements ne sont utilisés que ponctuellement dans l’année. Il est avantageux de les louer ou de les emprunter, comme par exemple le matériel de bricolage et de jardinage (perceuse, ponceuse, scie électrique, taille-haie, nettoyeur haute pression, broyeur de végétaux…).
N’oublions pas les bibliothèques et les médiathèques qui permettent d’emprunter des livres, des magazines, des CD/DVD et des jeux vidéo pour une adhésion annuelle souvent peu coûteuse.
Les boîtes à livres permettent enfin d’échanger les livres dont on veut se séparer contre de nouveaux.
Les gestes du quotidien
Les petits gestes que nous pouvons facilement adopter au quotidien sont nombreux pour tendre vers un mode de vie plus écoresponsable. C’est le cumul des petits gestes individuels qui nous permettra de tendre vers un mode de vie et de consommation durables. Il n’est pas question de révolutionner son quotidien du jour au lendemain, mais plutôt de réfléchir aux petits changements que nous pouvons facilement réaliser. L’essentiel est de prendre son temps.
De nombreux gestes simples peuvent être adoptés dans notre façon de boire et de manger, par exemple.
- Boire l’eau du robinet après l’avoir filtrée avec un baton de charbon ou des billes de céramique.
- Troquer les bouteilles en plastique contre une gourde.
- Acheter des pailles lavables.
- Investir dans des serviettes, des mouchoirs et de l’essuie-tout en tissu.
- Emballer ses aliments et ses restes dans des tissus recouverts de cire d’abeilles (souvent désignés en anglais par « bee wraps »).
- Utiliser des boîtes de conservation en verre plutôt qu’en plastique.
Au niveau de l’hygiène et des produits d’entretien pour la maison :
- Investir dans les lingettes et cotons à démaquiller lavables.
- Utiliser des protections périodiques lavables (culottes menstruelles, serviettes lavables, « cup »). Le changement peut faire peur mais géréralement, les essayer conduit à les adopter.
- Passer au savon, au shampooing et au dentifrice solides et au beurre démaquillant.
- Utiliser une brosse à dents en bois plutôt qu’en plastique, ou à tête interchangeable.
- Pour l’entretien de la maison, utiliser le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude et l’acide citrique qui remplacent à merveille les produits du commerce qui sont souvent toxiques pour la santé et l’environnement.
- Pour le linge, privilégier les lessives respecteuses de l’environnement, ou la fabriquer soi-même pour les courageux. Remplacer l’assouplissant par du vinaigre blanc.
Ce que nous pouvons faire en terme de consommation, de nos achats :
- Acheter des fruits et des légumes de saison, privilégier les circuits courts, le local, les marchés. D’ailleurs, on peut souvent profiter de remises, voire de dons en fin de marché.
- Acheter en vrac.
- Prévoir son cabas ou son panier avant d’aller faire ses courses.
- Utiliser des tissus de récupération pour emballer ses cadeaux plutôt que du papier.
Enfin :
- Coller un autocollant « Stop publicité » sur sa boîte à lettres. Ainsi, les distributeurs vous retireront des listes de diffusion des imprimés publicitaires.
- Privilégier la marche ou le vélo pour les petits trajets, et les transports en commun dans la mesure du possible.
- Recycler les vêtements et les accessoires sous d’autres formes : fabrication d’éponges Tawashi avec les vieilles chaussettes, de sacs ou d’acessoires avec les rideaux, le linge de lit, les vêtements…
Pour aller plus loin…
Ces livres vous permettront d’approfondir les sujets traités dans cette rubrique. A vous de jouer !
MODE DE VIE
Camille Binet-Dezert, Créations zéro déchet, Mango, 2017.
Flore Berlingen, Laura Châtel et Thibault Turchet, Territoires Zero Waste – Guide pratique pour révolutionner la gestion locale des déchets, Rue de l’échiquier, 2019.
Aline Gubri, Zéro plastique, zéro toxique, Thierry Souccar Editions, 2017.
Julie Bernier, Zéro déchet, le manuel d’écologie quotidienne, Solar, 2019.
COSMÉTIQUE, BEAUTÉ, MAISON
Régine Quéva, Fabriquer sa lessive, ses produits d’entretien, son dentifrice, Larousse, 2018.
Émilie Hébert, Green cosmétiques, Mango, 2017.
Cécile Berg et Linda Louis, Greenwashing, fabriquer ses produits ménagers, La Plage, 2016.
Leanne et Sylvain Chevallier, Je crée mes savons au naturel, Terre Vivante, 2010.
Marie-France Farré, Labo zéro conso, Eyrolles, 2017.
Elodie Joy-Jaubert, Secrets d’une peau nette, La Plage, 2016.
Sylvie Hampikian, Amandine Geers, Olivier Degorce, Soins naturels pour chiens et chats, Terre Vivante, 2016.
CUISINE
Florence-Léa Siry, 1, 2, 3 Vies : Recettes zéro gaspi, Glénat, 2018.
Marie-Claire Frédéric et Guillaume Stulin, Aliments fermentés, aliments santé, Alternatives, 2016.
Linda Louis, Boissons fermentées, La Plage, 2017.
Clea, Coaching veggie, La Plage, 2018.
Clémence Catz, Cuisine veggie, les savoir-faire, La Plage, 2016.
Estérelle Payany, Encyclopédie de la cuisine végétarienne, Flammarion, 2015.
Sandor Ellix Katz, Fermentation naturelle, Ulmer, 2017.
Marie Laforêt, Incroyable mais vegan, Alternatives, 2019.
Camille Oger, Luna Kyung, L’Art de la fermentation, La Plage, 2016.
Marie Chioca, La Cuisine bio au quotidien, Terre Vivante, 2017.
Marie Cochard, Les épluchures, Eyrolles, 2016.
Claude Aubert, Marie Chioca, Olivier Degorcc, Amandine Geers, Sylvie Hampikian, Le Guide Terre Vivante de la cuisine saine et gourmande, Terre Vivante, 2013.
Marie Cochard, Notre aventure sans frigo ou presque, Eyrolles, 2017.
Linda Louis, Thomas Mousseau, Matthieu Goemaere, Secrets de brasseur, La Plage, 2016.
Géraldine Olivo, Delphine Paslin, Zéro déchet dans ma cuisine, Alternatives, 2018.